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Justice

Burkina : un vaste réseau de corruption démantelé

Le KORAG a révélé un vaste réseau de corruption impliquant douaniers, magistrats et un avocat, mis au jour à la suite d’une enquête de l’ASCE-LC.

 

Le Comité d’Orientation de la Refondation de l’État et de l’Action Gouvernementale (KORAG) a dénoncé, par la voix de son porte-parole, le Capitaine Farouk Azarias Sorgho, un scandale de corruption de grande ampleur qui touche les douanes, le milieu judiciaire et le barreau.

 

L’affaire, révélée mercredi à la télévision nationale, a débuté par des dénonciations auprès de l’Autorité Supérieure de Contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) concernant des agents des douanes en poste à la Coordination Nationale de Lutte contre la Fraude (CNLF) à Ouaga Inter.

 

Ces agents auraient exigé des sommes d’argent, allant de 100 000 (176 dollars américains) à 150 000 F CFA (265 dollars) sans quittance, pour laisser passer des camions pourtant régulièrement dédouanés.

 

L’enquête, ouverte en mai 2021, a permis de découvrir d’importantes sommes d’argent dans les bureaux et domiciles des agents. Douze témoins (transporteurs, transitaires, commerçants) ont confirmé avoir versé ces pots-de-vin.

 

Grâce à des images et vidéos, onze douaniers supplémentaires ont été interpellés, rejoignant deux premiers agents mis en cause pour corruption et blanchiment de capitaux.

 

Malgré les preuves matérielles irréfutables (vidéos, aveux par reconnaissance, concordance des témoignages), le dossier déposé au pôle ECOFI a été frappé de non-lieu par le juge d’instruction en juillet 2024, puis confirmé par la Chambre d’instruction de la Cour d’appel le 27 août 2025.

 

Le KORAG dénonce une « mascarade judiciaire » qui a ignoré « le caractère manifestement probant des éléments du dossier ».

 

Pire, le KORAG révèle qu’à l’issue de cette décision, les douaniers mis en cause ont réussi à obtenir des juges l’identité des dénonciateurs et des pièces de la procédure. Un des douaniers aurait même intenté une action en justice contre un dénonciateur en corrompant un juge en contrepartie d’une condamnation.

 

Le Capitaine Sorgho fustige cette divulgation illégale, la qualifiant de « faute grave qui met en danger le citoyen et compromet l’ensemble des mécanismes de dénonciation ».

 

La corruption révélée en milieu douanier a mené à la mise au jour d’un réseau dans le milieu judiciaire.

 

Une série d’interpellations et d’auditions menées en octobre 2025 a mis en cause dix magistrats (incluant un Président de Chambre, un Procureur Général, Substituts, et juges d’instruction) ainsi qu’un avocat de la Cour d’appel de Ouagadougou.

 

Ces acteurs sont accusés d’avoir engagé d’importantes sommes d’argent pour des actes de corruption et d’influence, entraînant une instruction biaisée et un jugement partisan du dossier des douaniers.

 

Le KORAG dénonce la corruption, la concussion, l’absentéisme et la lenteur dans le traitement des dossiers qui minent la Justice, une institution qui devrait être « un repère moral pour la société ».

 

Le Capitaine Sorgho a réaffirmé l’engagement du Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, dans la refondation de l’État et la promotion de la bonne gouvernance.

 

Le KORAG met solennellement en garde tous ceux qui se rendront coupables de corruption ou tenteront d’instrumentaliser les acteurs de la justice : « Les auteurs et leurs complices seront mis face à leurs responsabilités et subiront la rigueur de la loi. » L’accent sera mis sur la moralisation du système judiciaire, et les sanctions disciplinaires et les poursuites judiciaires contre les acteurs indélicats vont se poursuivre.

 

Le KORAG invite enfin les Burkinabè à rester vigilants pour bâtir une société « digne, intègre, juste, prospère et souveraine ».

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