Les pharmaciens d’officine, considérés comme des entrepreneurs, et soumis à la gestion de la logistique et des stocks pour garantir la qualité et la disponibilité des médicaments, ont été formés ce samedi 4 octobre 2025, à Abidjan, en vue d’une gestion optimum de leurs officines.
Cette première édition de formation des pharmaciens gestionnaires d’officines, organisée par la société Synergy Pharma, s’est déroulée ce samedi 4 octobre 2025, à la Maison du Pharmacien, à Cocody, sur « la science de la gestion du stock en officine ».
La session, animée par Dr Daniel Kouakou, pharmacien et directeur général de Synergy Pharma, et le Dr Francis Djaha, pharmacien et consultant en développement d’officine, ont tous deux mis en lumière le rôle central de la gestion des stocks dans le fonctionnement des pharmacies.
« Beaucoup voient la gestion du stock uniquement comme un aspect commercial. Pourtant, il s’agit avant tout d’un enjeu de santé publique. Imaginez une personne qui arrive à la pharmacie pour prendre son médicament et qui ne l’a pas », a fait observer Dr Kouakou.
Derrière une mauvaise gestion des médicaments, « ce sont des vies brisées, des familles endeuillées », a relevé Dr Kouakou. Pour lui, la formation continue reste « indispensable », afin que les pharmaciens puissent s’adapter aux mutations du secteur et répondre aux attentes des patients.
Évoquant le contenu du module abordé lors de la formation, il a souligné que la réflexion ne se limite pas aux questions techniques. Mais, « avant de parler de stock, il faut parler des hommes » qui, bien formés, peuvent faire face à tous les défis.
Il a partagé qu’ils ont « abordé le développement personnel du pharmacien, la discipline, la gratification, l’orientation patient », ainsi que la gestion du stock, un levier de croissance, et comment trouver les bons médicaments pour faire face aux ruptures de produits, et les astuces à mettre en place.
Dr Francis Djaha a, pour sa part, mis l’accent sur les défis structurels auxquels les pharmacies sont confrontées. Il a confié qu’à la suite d’un constat effectué, « les officines ont du mal à décoller » sur l’ensemble du territoire ivoirien.
« C’est pourquoi nous avons conçu ce module, qui permet aux participants de repartir avec des outils, des tests, des expériences concrètes afin que les pharmaciens soient aguerris pour pouvoir jouer leur rôle d’agents de santé publique », a-t-il ajouté.
Pour lui, la pharmacie reste un maillon stratégique du système sanitaire. « C’est le premier pôle de santé de la population, et au-delà des centres de santé, le pharmacien doit pouvoir réagir, conseiller, orienter et assurer la disponibilité du médicament ».
« Une officine est une grande entreprise, avec des marges brutes de 30%. On ne peut pas être pharmacien d’officine et ne pas s’en sortir », a-t-il martelé, avant de saluer « la forte mobilisation » pour cette première édition sur la formation des pharmaciens d’officine.
Le président de l’Union nationale des pharmaciens privés de Côte d’Ivoire (UNPPCI), Dr Kanigui Ouattara, a apporté son soutien à cette initiative, estimant qu’elle répond à un besoin réel de mise à niveau de la profession.
« Le pharmacien d’officine est un entrepreneur. Il doit gérer la logistique, les achats, les ventes, et garantir la qualité des médicaments. Dans un monde en constante évolution, il est obligé de se former, de mettre à jour ses connaissances et de donner le meilleur de lui-même pour la santé de la population », a-t-il affirmé.
La Côte d’Ivoire compte environ 3 000 pharmaciens et quelque 1 400 officines réparties sur l’ensemble du territoire national. « Nous devons viser l’excellence dans la profession », a ajouté le président de l’UNPPCI, appelant à multiplier ce type d’initiatives.
Pour Synergy Pharma, qui se spécialise dans la transformation du capital humain dans le secteur pharmaceutique, la démarche s’inscrit dans une logique de durabilité.
« Nous espérons apporter de la valeur et contribuer au développement de notre nation avec ces initiatives », a soutenu Dr Kouakou.


