Au terme d’un recensement qui a duré une quarantaine de jours, la Guinée s’est dotée d’un fichier électoral en vue de l’organisation des scrutins devant servir au retour du pays à l’ordre constitutionnel. Désormais, on note un peu plus de six millions d’électeurs à travers le territoire national et à l’étranger. Mais, ces chiffres sont largement en deçà de la réalité. A l’évidence, plusieurs Guinéens n’ont pas été enrôlés lors du recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC) qui a permis aux autorités de la Transition d’établir le présent fichier électoral. Mais pour le Premier ministre, Bah Oury, il n’y a pas moyen de procéder à de nouvelles inscriptions sur ce fichier pour corriger ces “imperfections”.
Dans un entretien chez nos confrères de RFI ce vendredi, 8 août 2025, le chef du gouvernement guinéen s’est montré tranchant sur la question.
“Il faut être clair. Le fichier électoral qui va servir pour le référendum constitutionnel, vu les délais, sera le fichier électoral qui servira pour le retour à l’ordre constitutionnel”, a-t-il déclaré pour ainsi sceller la porte à toute nouvelle modification du fichier électoral.
Une réouverture du recensement pourrait permettre d’enrôler plusieurs millions de Guinéens en âge de voter. Ce qui, éventuellement, permettrait à de potentiels candidats à l’élection présidentielle comme Cellou Dalein Diallo, leader politique et principal opposant de la junte du CNRD, de figurer dans ce fichier en vue de jouir de leur devoir civique. Mais pour Bah Oury, “sur le plan technique, ce serait extrêmement compliqué, voire même dangereux pour la stabilisation du fichier. Donc, de ce point vue, ce n’est pas possible”.
La Guinée s’achemine vers un référendum en vue de l’adoption d’une nouvelle constitution. Le président de la Transition, Général Mamadi Doumbouya, a convoqué le corps électoral pour le 21 septembre 2025. Ce scrutin, s’il a lieu, sera la porte ouverte pour la tenue d’autres élections, notamment la présidentielle, qui vont permettre au pays de renouer avec l’ordre constitutionnel. Un ordre brutalement rompu le 5 septembre 2021 par le coup d’État perpétré par les forces spéciales (une unité d’élite de l’armée) contre le régime du président Alpha Condé.


