Les Etats-Unis ont indiqué mercredi n'avoir pas relevé de "preuves crédibles" que le groupe armé M23 entendait se retirer de la ville stratégique d'Uvira, dans l'est de la République démocratique du Congo, et appelé le Rwanda à cesser son soutien.
"Nous n'avons pas vu de preuves crédibles suggérant que le M23 prend des mesures en vue de se retirer d'Uvira et de ses environs", a déclaré à l'AFP un porte-parole du département d'Etat.
Le chef de la branche politique du M23, Corneille Nangaa, a annoncé mardi dans un communiqué que le mouvement "retirera unilatéralement ses forces d'Uvira, comme l'a demandé la médiation américaine", sans avancer de calendrier.
Le 10 décembre, les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont pris le contrôle d'Uvira, leur permettant de contrôler la frontière terrestre avec le Burundi, allié militaire de Kinshasa.
"Les Etats-Unis restent profondément préoccupés par la violence qui sévit actuellement dans l'est de la RDC, provoquant des déplacements de population et infligeant des souffrances à d'innombrables familles", a poursuivi le porte-parole.
"Le Rwanda, qui continue d'apporter son soutien au M23, doit mettre fin à ce soutien et se retirer rapidement de l'est de la RDC, conformément aux dispositions des accords de Washington", a-t-il encore dit faisant référence à un accord de paix entre la RDC et le Rwanda signé sous l'égide du président américain Donald Trump.
Le Rwanda n'a jamais reconnu officiellement son soutien au M23, mais a été directement mis en cause par Washington après l'offensive du M23 sur Uvira.
Samedi, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, avait promis de répondre à une "claire violation" de l'accord de paix par le M23. A l'ONU, l'ambassadeur américain avait accusé Kigali de "mener la région vers la guerre".
L'est de la RDC, riche en ressources naturelles et frontalier du Rwanda, est en proie à des conflits depuis trois décennies mais la situation s'est aggravée avec la résurgence du M23 en 2021.


