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Élections

Bissau : élections ce dimanche dans un climat de fortes tensions

Plus de 960 000 électeurs guinéens sont appelés aux urnes ce dimanche 23 novembre pour élire leur président et renouveler leur Parlement, dans un contexte marqué par l’exclusion du principal opposant et des risques de crise post-électorale.

La Guinée-Bissau organise ce dimanche 23 novembre un double scrutin présidentiel et législatif dans un climat de fortes tensions politiques et institutionnelles. Douze candidats, dont l’ancien président José Mário Vaz, prédécesseur d’Embaló, et l’ancien Premier ministre Baciro Dja, briguent la magistrature suprême, tandis que quatorze formations politiques sont en lice pour les 102 sièges du Parlement.

À la veille de ce vote crucial, le leader du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), Domingos Simões Pereira, qui soutient Fernando Dias da Costa a lancé vendredi un appel vibrant à la mobilisation. « Dimanche 23 novembre, nous devons prendre une décision : soit maintenir le régime actuel, synonyme d’oppression, de menaces, d’enlèvements et même d’assassinats, soit tourner la page en élisant un nouveau président », a-t-il déclaré lors du dernier jour de campagne électorale.

Le président sortant Umaro Sissoco Embaló, élu en 2019, brigue un second mandat. Il a su rassembler autour de lui des figures importantes comme Nuno Nabiam, son premier chef de gouvernement, et son actuel Premier ministre Braima Camara, nommé en août dernier.

L’opposition conteste toutefois la légitimité du président Embaló, arguant que son mandat devrait être déjà terminé. La Cour suprême l’a fixé au 4 septembre dernier, tandis que l’opposition estime qu’il a pris fin en février 2025.

L’exclusion de Domingos Simões Pereira de la liste des candidats à la présidentielle par la Cour suprême, pour dépôt tardif de documents, a suscité de vives critiques. L’opposition dénonce une manipulation judiciaire visant à écarter le principal adversaire du président Embaló. Le PAIGC, parti historique de l’indépendance, ne participe donc pas officiellement au scrutin présidentiel, un tournant majeur dans l’histoire politique du pays.

Selon un rapport de l’Institut pour les études de sécurité (ISS), le risque de crise post-électorale est élevé en raison d’un processus électoral perçu comme partial. Les divisions internes, notamment au sein des forces armées, pourraient alimenter des tensions après le vote.

L’armée bissau-guinéenne a annoncé avoir pris « toutes les mesures nécessaires » pour garantir la sécurité durant cette période sensible, après l’interpellation récente de plusieurs officiers, dont le général Dahaba Na Walna.

Le retrait en mars dernier de la mission conjointe de médiation de la Cédéao et de l’UNOWAS, suite à des menaces d’expulsion formulées par le président Embaló, reflète la polarisation et la fragilité de la médiation régionale dans ce pays ouest-africain régulièrement ébranlé par des crises institutionnelles et des tentatives de coup d’État.

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