Le gouvernement de refondation présente le projet de loi de finances 2026 pour relancer l’économie, renforcer la gouvernance et protéger le pouvoir d’achat, après une crise énergétique et la restitution d’Andry Rajoelina à la suite d’une mobilisation populaire.
Sous la conduite du capitaine Michaël Randrianirina, Madagascar dévoile son projet de loi de finances initiale (PLFI) pour l’année 2026. Ce budget intervient dans un contexte de transition politique, le gouvernement du Premier ministre Andriamatoa Herintsalama Rajaonarivelo ayant pris ses fonctions après le départ d’Andry Rajoelina, contraint de quitter le pouvoir par un mouvement populaire déclenché par une grave crise énergétique et des accusations de mauvaise gouvernance.
Axes stratégiques du budget 2026
Le PLFI 2026 s’articule autour de trois objectifs majeurs : la relance économique, la préservation du pouvoir d’achat des citoyens et le rétablissement de la confiance dans la gestion des finances publiques.
Parmi les priorités budgétaires figurent la résolution des problèmes d’approvisionnement en électricité et en eau potable, le développement d’infrastructures créatrices de richesse, la préservation des budgets alloués à l’éducation et aux programmes sociaux, ainsi qu’une revalorisation salariale pour les agents de la fonction publique. L’approche financière privilégie une réduction des dépenses de fonctionnement au profit d’investissements productifs susceptibles de stimuler la croissance.
Gouvernance et transparence renforcées
Le nouveau gouvernement place la transparence et la responsabilité au cœur de son action. L’Inspection générale de l’État (IGE) et les instances judiciaires renforceront leurs contrôles pour identifier et éliminer les dépenses injustifiées. Par ailleurs, Madagascar entend renouer avec ses partenaires internationaux, notamment l’Union européenne, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Des consultations nationales sont prévues pour élaborer collectivement une stratégie de redressement économique.
Réforme fiscale et soutien au secteur productif
Sur le plan fiscal, le PLFI introduit des critères plus stricts pour l’attribution d’avantages fiscaux, désormais conditionnés à des résultats tangibles en termes de production et de création d’emplois. Les dépenses fiscales sont limitées à 290 milliards d’ariary, tandis que la lutte contre la fraude fiscale s’intensifie. L’impôt sur les revenus salariaux et assimilés (IRSA) sera appliqué selon un barème progressif, avec un taux maximal de 25 % pour les revenus dépassant 4 millions d’ariary.
Le ministre de l’Économie, Dr Herinjatovo Ramiarison, insiste sur l’importance du dialogue avec le secteur productif : « Le secteur productif constitue le socle de notre économie, son écoute est donc primordiale. Le Parlement disposera du temps nécessaire pour débattre et enrichir ce projet de loi ». L’élaboration du PLFI, lancée dès mars 2025, a mobilisé l’ensemble des secteurs d’activité, incluant le secteur privé qui contribue à environ 75 % des recettes de l’impôt sur les sociétés.


