Depuis le début de l’épidémie de Fièvre de la Vallée du Rift (FVR), 258 cas ont été recensés dans six régions du pays, dont 192 guérisons et 21 décès, a indiqué le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Ibrahima Sy, annonçant un plan de riposte multisectoriel pour endiguer la propagation du virus
Le Sénégal fait face depuis le 20 septembre à une épidémie de Fièvre de la Vallée du Rift (FVR), une maladie virale transmise principalement par les moustiques et, dans certains cas, par contact avec des animaux infectés. Contrairement à la Covid-19, le ministre de la Santé a tenu à rassurer qu’« il ne s’agit pas d’une maladie à transmission interhumaine. »
À ce jour, six des quatorze régions du pays sont touchées, avec une forte concentration de cas dans le nord, notamment à Saint-Louis, où les moustiques du genre Culex sont les principaux vecteurs identifiés. Selon le ministre, des signes de circulation du virus ont également été détectés chez le bétail, ce qui renforce la dimension « une seule santé » de la riposte, intégrant la santé humaine, animale et environnementale.
Pour contenir la maladie, le gouvernement a déployé une stratégie coordonnée impliquant les ministères de la Santé, de l’Agriculture, de l’Environnement et de l’Hydraulique.
Cette approche multisectorielle s’appuie sur plusieurs mesures phares, dont l’activation des comités de gestion des épidémies à tous les niveaux, la prise en charge des malades assortie d’une dotation en équipements sanitaires d’une valeur de 139,9 millions FCFA pour les hôpitaux de Saint-Louis et de Richard-Toll.
A cela s’ajoute la vaccination du bétail – notamment les petits ruminants – afin de limiter la propagation du virus, la lutte anti-vectorielle par drones, moustiquaires imprégnées et pièges, ainsi que le déploiement de laboratoires mobiles de l’Institut Pasteur de Dakar à Louga et Matam pour renforcer la détection rapide des cas.
Une vaste campagne de communication de proximité est également en cours dans les marchés, villages et zones pastorales afin d’informer les populations sur les gestes de prévention. Ceux-ci consiste à éviter les contacts avec les animaux malades ou morts, signaler tout avortement suspect du bétail et se rendre au centre de santé le plus proche en cas de fièvre.
Le ministre a par ailleurs exhorté les populations à maintenir la vigilance.
« Nous devons continuer d’assainir notre cadre de vie, car les moustiques vecteurs prolifèrent dans les eaux stagnantes. Là où les moustiquaires sont massivement distribuées, les cas diminuent immédiatement », a-t-il souligné.
Il a aussi alerté sur le risque accru chez les jeunes adultes, souvent exposés en soirée, période d’activité maximale des moustiques.
Dr Ibrahima Sy a enfin salué la mobilisation des équipes sanitaires, des vétérinaires, des acteurs communautaires et le soutien des partenaires techniques et financiers, dont l’OMS, le Fonds mondial, l’Organisation ouest Africaine de la Santé, l’Unicef, etc.
« L’ensemble de ces efforts conjugués a permis de ralentir la progression de l’épidémie, mais la vigilance doit rester de mise », a-t-il conclu, tout en rendant hommage aux 21 victimes de la maladie.


