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Poitique

Madagascar: manifestations place du 13 mai sous escorte militaire

La tension est montée d’un cran à Antananarivo où, pour la première fois depuis le début des manifestations, les protestataires ont pu accéder à la place symbolique du 13 mai sous escorte militaire. Alors que le mouvement « Gen Z Madagascar » exige la démission du président Andry Rajoelina, des divisions apparaissent au sein de l’armée, sur fond de violences meurtrières et d’appel au dialogue rejeté.

Les manifestants malgaches ont investi samedi la Place du 13 mai, haut lieu des luttes politiques à Antananarivo, sous escorte militaire, marquant un tournant majeur dans la crise politique qui secoue le pays depuis plusieurs semaines, selon Reuters.

Le mouvement, conduit principalement par la jeunesse regroupée au sein de la « Gen Z Madagascar », est né du ras-le-bol face aux fréquentes coupures d’eau et d’électricité avant de se transformer en une contestation ouverte du pouvoir du président Andry Rajoelina, accusé de mauvaise gouvernance et de corruption.

Dans un communiqué relayé par Reuters, le Premier ministre Ruphin Fortunat Zafisambo, nommé début octobre, a condamné « l’usage excessif de la force » aussi bien par les forces de sécurité que par certains manifestants, appelant à la retenue et au dialogue.

La tension s’est toutefois accentuée après la diffusion d’une vidéo attribuée à un contingent militaire appelant les soldats à refuser les ordres de tirer sur les manifestants, rapporte BFMTV, qui évoque un risque de division au sein de l’armée. Le journal « Le Monde » confirme ces dissensions et indique que certains éléments des forces armées se seraient rapprochés des protestataires.

Selon les Nations Unies, au moins 22 personnes ont été tuées depuis le début des affrontements, un bilan contesté par le gouvernement. Des heurts ont encore été signalés dans plusieurs quartiers de la capitale, notamment autour du lac Anosy, où les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène, d’après RFI.

Le président Rajoelina, confronté à la contestation la plus sérieuse depuis son retour au pouvoir, a lancé un appel au dialogue national, mais cette initiative a été rejetée par les manifestants, qui dénoncent une manœuvre dilatoire. Selon Le Monde, l’appel du chef de l’État « s’inscrit dans un contexte de répression persistante ».

Depuis la dissolution du gouvernement de Christian Ntsay le 29 septembre, remplacé par un exécutif dominé par des militaires, les protestations se poursuivent dans plusieurs grandes villes malgré les couvre-feux décrétés pour « restaurer l’ordre », souligne Reuters.

La crise politique, sur fond de désobéissance militaire et de mécontentement social généralisé, fait craindre une nouvelle période d’instabilité dans l’île, déjà confrontée à une situation économique fragile.

CheiCk IshaQ BanGoura
Author: CheiCk IshaQ BanGoura

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