La République de Guinée a franchi une étape importante dans sa transition numérique avec l’inauguration, jeudi 4 septembre 2025, de son premier Data Center national et le lancement officiel du domaine Internet « .GN ».
Cette infrastructure marque une avancée que les autorités présentent comme un jalon vers la souveraineté technologique et numérique du pays.
La cérémonie s’est tenue à Conakry, en présence du ministre directeur de cabinet de la Présidence et président du Conseil national de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT), du ministre secrétaire général de la Présidence, le général Amara Camara, de plusieurs membres du CNRD, ainsi que de représentants de divers secteurs socioprofessionnels.
Selon les autorités, le Data Center permettra de stocker et de sécuriser les données nationales, de soutenir l’innovation numérique et de renforcer l’identité digitale de la Guinée grâce au domaine « .GN ».
Cette infrastructure devrait également contribuer à réduire la dépendance du pays à l’égard de l’hébergement de données à l’étranger et à encourager l’émergence d’initiatives dans des secteurs tels que l’e-gouvernement, l’e-santé, l’e-éducation ou encore les fintech.
Des réactions contrastées en ligne
L’annonce a suscité de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux. Plusieurs internautes ont salué une « réalisation majeure » qui témoigne, selon eux, d’une volonté politique de moderniser le pays.
Pour Hassanatou Bangoura, ce projet constitue « un symbole fort de progrès et d’innovation », ouvrant la voie à de nouvelles opportunités économiques et sociales.
Dans le même sens, Sultan Condé a insisté sur l’importance stratégique de ce Data Center, estimant qu’il pourrait “attirer investisseurs et partenaires technologiques” , tout en appelant à renforcer la cybersécurité et à promouvoir l’adoption du domaine “.GN ”.
D’aucuns ont souligné les applications possibles de cette infrastructure dans la gestion publique.
Conté Alya a par exemple exprimé l’espoir que le Data Center permette de “stocker une bonne fois pour toutes le recensement de la population “, afin de disposer de statistiques fiables pour orienter les politiques publiques.
Cependant, certains internautes se sont montrés plus réservés.
Pour Mouctar Baldé, la souveraineté numérique ne peut être revendiquée sans contrôle national des infrastructures de connectivité.
« Tant que la connectivité internationale dépend d’opérateurs étrangers, l’État reste exposé à des risques de dépendance et de coupures », a-t-il averti.
D’autres critiques portent sur les conditions de base nécessaires au fonctionnement d’un tel projet.
Alfred Saa Yombouno s’interroge notamment sur la capacité du pays à maintenir cette infrastructure dans un contexte marqué par des difficultés récurrentes en matière d’électricité et d’accès à l’eau.
Une étape symbolique
L’inauguration du Data Center et le lancement du domaine « .GN » constituent ainsi une étape symbolique dans l’ambition affichée par les autorités de renforcer la souveraineté numérique du pays.
Reste à savoir dans quelle mesure ces infrastructures pourront répondre aux défis techniques, économiques et sociaux qui accompagnent la transformation digitale de la Guinée.