Netanyahu se sent directement menacé par le rôle de l'Egypte et considère Le Caire comme la première ligne de défense contre les plans de déplacement des palestiniens, a lancé le le chef de l'Organisme général de l'information égyptien, Diaa Rashwan.
Le chef de l'Oraganisme général de l'information, Diaa Rashwan, a qualifié les déclarations du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, dans lesquelles il a attaqué Le Caire et menacé de suspendre le récent accord d'exportation de gaz vers l'Egypte de « provocation politique » lors de sa participation mercredi 8 août à une émission sur la chaîne Al-Mashhad.
Rashwan a ajouté sur un ton fort : « Je conseille à Netanyahu, s'il a le courage, d'annuler l'accord sur le gaz avec l'Egypte, s'il est capable d'en supporter les conséquences économiques et non politiques... ce sera lui le perdant, tandis que l'Egypte ne sera pas affectée car elle possède des alternatives pour faire face à tout scénario possible », a-t-il lancé. Et d’ajouter : « le calcul économique confirme que les deux parties en profitent, mais qu'Israël en tire un plus grand bénéfice que l'Egypte ».
Il a souligné que l'idée que l'Egypte ne dispose que d’une seule voie énergétique n’est qu’une « illusion », affirmant que l’Egypte possède des alternatives et prévoyait des scénarios multiples pour faire face à tout développement régional ou économique.
L'Organisme général de l'information de l'Egypte est une entité qui s'occupe de vérifier les informations et les nouvelles concernant le pays et d'accréditer les correspondants étrangers travaillant en Egypte.
Selon un article publié mardi par le journal « Israël Hayom », le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a donné l'ordre de ne pas poursuivre un important accord gazier avec l'Égypte sans son approbation personnelle.
Cette décision fait suite à des rapports qui allèguent que l'Egypte aurait « violé l'accord de paix » en déployant des renforts militaires dans le Sinaï.
Allégations israéliennes
En réponse, Rashwan a affirmé que toutes les allégations de Netanyahu concernant la contrebande d'armes via des tunnels de Gaza vers l'Egypte, ne sont qu’un prétexte. Il a critiqué Israël pour avoir pris le contrôle du couloir de Philadelphie et l'a accusé de vouloir créer un axe alternatif, dans la région de Morag, une zone proche de la frontière égyptienne.
Rashwan a également souligné que Netanyahu se sent directement menacé par le rôle de l'Egypte et considère le Caire comme la première ligne de défense contre les plans de déplacement des palestiniens. Il a rappelé que le président Abdel Fattah Al-Sissi a clairement déclaré après les événements du 7 octobre que « la déportation est une ligne rouge », ce qui a provoqué la colère de l'extrême droite israélienne.
Dans le cadre de son analyse des ambitions de la droite israélienne, Rashwan a déclaré que Netanyahu considère le Grand Israël comme un projet religieux sacré, soulignant que ce plan inclut de vastes étendues de territoires appartenant à des pays arabes, notamment l'Égypte, l'Arabie saoudite, l'Irak, la Syrie et la Jordanie.
Rashwan a expliqué que Netanyahu considère l'Égypte comme le plus grand obstacle à son projet présumé de créer le « Grand Israël », notant que les terres qu'il rêve d'annexer - et qui comprennent une partie de l'Égypte - sont estimées à environ 150 000 km².
Rashwan s’est interrogé avec désapprobation : « Est-il raisonnable que 7,5 millions de Juifs, et avec eux 6,5 millions d'autres dans le monde, puissent prendre le contrôle de l'Égypte, de l'Arabie saoudite, de l'Irak, de la Syrie et de la Jordanie ? ».
Il a conclu son intervention en soulignant que l'Egypte ne se laissera pas entraîner dans des provocations inutiles, et qu'elle possède de véritables cartes maîtresses, fondées sur la légitimité internationale, une profondeur régionale et la stabilité intérieure, et ce face à un discours extrémiste basé sur l'incitation, l'expansion et l'affaiblissement des pays voisins.