C'est une décision qui ressemble à un "suicide politique", selon Nicolas Sarkozy. Dans un entretien au Figaro ce mardi 2 septembre, l'ancien président juge que la décision de François Bayrou de se soumettre à un vote de confiance le 8 septembre prochain est "une forme de suicide politique". L'ancien chef de l'État s'interroge sur la méthode du Premier ministre. "Quelle drôle d'idée que de demander la confiance aux formations politiques avant même de discuter avec elles!", observe-t-il.
Ce dernier se dit "persuadé" qu'Emmanuel Macron "n'aura pas d'autre solution que la dissolution". "Il serait curieux d'avoir choisi de dissoudre hier quand rien ne l'exigeait, et de s'y refuser aujourd’hui quand la décision s'impose", poursuit Nicolas Sarkozy, faisant référence aux élections législatives anticipées en juin et juillet 2024. Et pour l'ex-président français, un nouveau scrutin législatif anticipé "aura sans doute lieu d'ici quelques semaines", car "c'est la seule clarification possible".
Nicolas Sarkozy réitère son "soutien" à Bruno Retailleau
Face à une telle perspective, quelle stratégie adopteront Les Républicains? Nicolas Sarkozy avance "un sérieux risque de confusion" pour le parti présidé par le ministère de l'Intérieur Bruno Retailleau. "Comment les Républicains pourront-ils faire campagne sans être assimilés à un gouvernement auquel ils auront voté la confiance?", s'interroge l'ancien locataire de l'Élysée.
"C’était une chose de participer à un gouvernement de coalition (...) mais c’en est une autre de voter la confiance a priori
car il y a un risque que les Français le comprennent comme un blanc-seing", analyse Nicolas Sarkozy, réaffirmant son "soutien" à Bruno Retailleau.
Ce mardi, Les Républicains ont été reçus par François Bayrou à Matignon, une réunion au terme de laquelle Bruno Retailleau a appelé à retirer du budget "un certain nombre de mesures qui heurtent les Français".
"Sur cette question de confiance, il ne faut pas se tromper sur le sens du vote: ce n'est pas pour ou contre le Premier ministre", a poursuivi le chef des LR et ministre de l'Intérieur. Selon lui, "la question est de savoir si la dette astronomique qui pèse sur les épaules des Français est une menace ou pas. Vous ne me ferez pas répondre 'non' à cette question", a précisé Bruno Retailleau.
Sur BFMTV ce lundi soir, le secrétaire général des Républicains Othman Nasrou a appelé à "ne pas contribuer au désordre que certains cherchent" et ne veut pas "mêler (ses) voix à la gauche, l'extrême gauche et le Rassemblement national".