Panafricaine.info
Image default
Économies

Il faut voir l’ensemble du portrait: la Chambre de commerce réagit à la levée des contre-tarifs par Ottawa

Selon une experte, il s'agit d'une mesure stratégique.

Une haute responsable du monde des affaires estime que la décision du premier ministre Mark Carney de supprimer certains contre-tarifs imposés aux États-Unis est une mesure stratégique visant à satisfaire la Maison-Blanche, alors que les responsables prévoient de revoir l'accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique (ACEUM) l'été prochain.

«Il est vraiment important, lorsque l'on examine l'impact sur l'économie canadienne, de voir les choses dans leur ensemble, et c'est sans doute ce que fait le premier ministre», a expliqué Catherine Fortin LeFaivre, vice-présidente principale de la politique internationale et des partenariats mondiaux à la Chambre de commerce du Canada, lors d'une entrevue accordée vendredi à BNN Bloomberg. «Le plus important ici est de créer les conditions les plus favorables possibles pour les négociations commerciales à l'approche de la révision de l'ACEUM.»

La Chambre affirme que les décisions prises aujourd'hui auront des répercussions sur les chaînes d'approvisionnement, les employeurs et les consommateurs, et doivent être gérées avec soin afin de préserver la compétitivité à long terme.

L'organisation représente plus de 400 chambres de commerce locales et plus de 200 000 entreprises de toutes tailles et de tous les secteurs de l'économie à l'échelle nationale.

Carney a annoncé vendredi, au lendemain d'une discussion avec le président américain Donald Trump, qu'il renonçait à certains contre-tarifs. Il a dit avoir reçu l'assurance du président que la levée des mesures de rétorsion permettrait de relancer les négociations sur un nouvel accord commercial et de sécurité. Le premier ministre ne lèvera toutefois pas les droits de douane sur l'acier, l'aluminium et les automobiles américains.

Selon Catherine Fortin LeFaivre, cette décision avait suscité des réactions mitigées, car certaines entreprises devraient en bénéficier, tandis que d'autres, comme celles des secteurs de l'acier et de l'aluminium, continueraient d'en subir les conséquences.

«[Les entreprises] sont très déçus que le Canada n'ait pas adopté et ne prenne pas une approche plus ferme, et qu'il fasse en réalité davantage de concessions.»
-Catherine Fortin LeFaivre, vice-présidente principale de la politique internationale et des partenariats mondiaux à la Chambre de commerce du Canada

La Chambre de commerce du Canada affirme que 3,6 milliards de dollars de biens et de services traversent chaque jour la frontière canado-américaine, alimentant une relation commerciale annuelle de 1,3 billion de dollars. Ce partenariat soutient 1,4 million d'emplois américains liés aux exportations canadiennes, 2,3 millions d'emplois canadiens liés aux exportations américaines et 50 % des échanges bilatéraux de biens entre entreprises liées, soulignant la profondeur et l'intégration des deux économies.

Toutefois, un rapport récent de Statistique Canada indique que les exportateurs se détournent du marché américain et diversifient leurs chaînes d'approvisionnement dans le contexte de la guerre commerciale. M. LeFaivre a déclaré que le climat des affaires reste globalement prudent en raison des incertitudes commerciales persistantes.

«Il est très important que le gouvernement fédéral, lorsqu'il prend ces décisions, travaille en étroite collaboration avec les secteurs touchés et avec les entreprises dans leur ensemble afin d'examiner réellement les coûts et les avantages de ces mesures, et qu'il fasse preuve d'une grande précision dans ses annonces», a précisé Mme LeFaivre.

Selon elle, il y a eu de nombreuses annonces au cours des neuf derniers mois et on s'attendait à d'autres annonces économiques visant à conclure un accord. Elle a ajouté que cette décision montre que le premier ministre souhaite ouvrir la voie à un examen favorable pour les Canadiens.

«Je pense qu'il y a de l'espoir que l'examen de l'ACEUM, encore une fois, à long terme... Cela apportera un peu plus de stabilité, mais pour être réaliste, le chemin sera probablement encore très cahoteux et imprévisible d'ici là», a Catherine Fortin LeFaivre.

Les Articles Récents

Leave a Comment

En utilisant ce formulaire, vous acceptez le stockage et le traitement de vos données par ce site Web.

Leave a review

    Ce site utilise des cookies Accept Continuer

    You cannot copy content of this page