Les Etats-Unis ont proposé samedi à l'Ukraine une garantie de sécurité similaire à celle de l'article 5 de l'Otan, mais sans adhésion formelle à l'Alliance atlantique, a rapporté une source diplomatique requérant l'anonymat.
"Comme une des garanties de sécurité pour l'Ukraine, la partie américaine a proposé une garantie de type article 5, hors de l'Otan, avec l'accord a priori de (Vladimir) Poutine", a indiqué cette source.
Elle ajoute que cette proposition a été faite à Kiev samedi lors de l'appel téléphonique entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky et "réitérée" ensuite lors de la poursuite de cet appel avec des dirigeants européens.
Une autre source au fait du dossier, également sous couvert d'anonymat, a confirmé à l'AFP que l'idée d'une protection inspirée de celle de l'Otan avait été évoquée lors de l'appel.
"Mais personne ne sait en détail comment cela fonctionnerait et pourquoi (Vladimir) Poutine accepterait cela s'il est catégoriquement contre l'Otan et qu'il est évidemment contre toute garantie effective de la souveraineté de l'Ukraine", a nuancé cette source.
Selon cette source, cette question pourrait être évoquée lors de la rencontre prévue lundi à Washington entre MM. Trump et Zelensky.
L'organisation d'une possible rencontre trilatérale entre MM. Poutine, Trump et Zelensky, "le rôle de l'Europe" dans un processus de paix, les garanties de sécurité "et leur efficacité", ainsi que la question territoriale figurent parmi les "nombreuses" autres questions qui doivent être abordées.
"(Vladimir) Poutine a vraiment réussi à pousser l'idée que les Ukrainiens quittent le Donbass", dans l'est de l'Ukraine, a ajouté cette source, une possibilité à laquelle s'oppose M. Zelensky.
L'article 5 du traité de l'Alliance Atlantique pose le principe de défense mutuelle : si un pays membre est attaqué, tous les autres se portent à son secours.
Officiellement, l'Ukraine aspire de longue date à rejoindre l'Otan, mais Donald Trump a rejeté cette possibilité après son retour à la Maison Blanche.
Kiev demande des "garanties de sécurité" solides pour prévenir le Kremlin de l'attaquer à nouveau après un éventuel cessez-le-feu sur le front.
Pour sa part, la Russie s'oppose à toute adhésion de l'Ukraine à l'Otan, qu'elle présente comme une menace existentielle à sa sécurité.