En 2025, l'Algérie reste l'un des principaux acteurs pétroliers du monde, avec des réserves de pétrole considérables. Toutefois, ces réserves semblent stagner depuis près de 20 ans, ce qui soulève des questions quant à la gestion à long terme de cette ressource stratégique.
Le pays, qui possède environ 12,2 milliards de barils de pétrole prouvés, cherche activement à explorer de nouveaux champs tout en investissant dans de nouvelles technologies pour exploiter des ressources non conventionnelles.
Des réserves stagnantes depuis 2006
Les réserves de pétrole de l'Algérie n'ont pratiquement pas évolué depuis 2006. À cette date, les réserves étaient estimées à 12,2 milliards de barils, un chiffre qui reste inchangé aujourd'hui. Cette stabilité s'inscrit dans un contexte où le pays a pourtant connu plusieurs découvertes de nouveaux gisements. Ces dernières années, l'Algérie a fait des efforts pour augmenter ses réserves, mais les résultats n'ont pas été à la hauteur des attentes.
Le pays a enregistré une légère augmentation en 2003, atteignant 11,8 milliards de barils, mais un déclin en 2004 a ramené les réserves à 11 milliards de barils. Ce n’est qu’en 2005 que les réserves ont bondi pour atteindre 12,27 milliards de barils, un niveau jamais égalé depuis. La situation actuelle, avec des réserves bloquées à 12,2 milliards de barils, indique une stagnation des volumes, malgré les efforts d'exploration.
Hassi Messaoud, le cœur des réserves pétrolières
L'Algérie dépend largement de son principal champ pétrolier : Hassi Messaoud. Ce site représente environ 71 % des réserves de pétrole du pays, confirmées et potentielles. Situé dans le sud-est de l'Algérie, Hassi Messaoud est l'un des plus grands champs pétroliers en Afrique et un atout stratégique majeur pour Sonatrach, la compagnie nationale des hydrocarbures.
La concentration de ces réserves dans un seul champ présente à la fois des avantages et des inconvénients. D’un côté, cela permet une gestion centralisée de la production, mais de l’autre, cela expose l’Algérie à des risques liés à l’épuisement des ressources dans cette région ou à d’éventuelles fluctuations des prix mondiaux du pétrole.
Des découvertes récentes sans impact majeur
Bien que l'Algérie ait fait plusieurs découvertes notables ces dernières années, elles n'ont pas suffi à faire augmenter les réserves globales. En 2022, Sonatrach a découvert des gisements supplémentaires dans la région de Zmla Al-Arbi, avec une estimation de 140 millions de barils. Cette même année, d'autres gisements ont été identifiés dans le bassin de Hassi Messaoud, notamment des réserves de 415 millions de barils à Tarsem. En 2023, une quinzaine de découvertes ont également été réalisées, mais ces ajouts restent insuffisants pour inverser la tendance à la stagnation.
Ces résultats soulignent un paradoxe : l’Algérie fait de nouvelles découvertes, mais l'impact sur les réserves globales semble limité. Ce phénomène pourrait s'expliquer par la difficulté d'exploiter certains gisements à grande échelle ou par un manque d'infrastructures adaptées pour une exploitation optimale.
Le pétrole de schiste, une ressource sous-exploitée
En plus de ses réserves conventionnelles, l'Algérie possède un potentiel important en pétrole de schiste. Selon les estimations, le pays détient environ 121 milliards de barils de pétrole de schiste, dont 5,7 milliards de barils sont techniquement exploitables. Toutefois, ce potentiel reste largement inexploité à ce jour.
L'exploitation du pétrole de schiste nécessite des technologies spécifiques, notamment pour le forage horizontal et la fracturation hydraulique. En dépit de la capacité technique de l'Algérie à exploiter ces ressources, plusieurs obstacles se posent : l'absence d'une infrastructure adaptée, le coût élevé des opérations et la résistance de l'opinion publique aux impacts environnementaux du pétrole non conventionnel. Cette situation ralentit l’exploitation de ces réserves, bien qu’elles représentent un atout majeur pour l’avenir énergétique du pays.