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Poitique

Droits douaniers de Trump : quel impact sur l’Algérie ?

L’administration du président des Etats-Unis, Donald Trump a récemment imposé de nouveaux droits de douane sur les importations en provenance de nombreux pays, dont l’Algérie. Avec un taux de 30 % appliqué à certaines catégories de produits algériens, cette décision suscite des interrogations sur ses effets économiques réels. L’impact, à première vue significatif, s’avère en réalité limité.

Les échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Algérie restent relativement modestes. En 2024, la valeur totale du commerce bilatéral s’élevait à 3,55 milliards de dollars, dont 2,54 milliards d’exportations du pays d'Afrique du Nord. Ces chiffres révèlent un déséquilibre commercial en faveur d’Alger, à l’origine des nouvelles mesures tarifaires américaines. Pourtant, les volumes concernés ne représentent qu’une part marginale du commerce extérieur national, et moins de 5 % de ses exportations totales.

Les taxes US ne touchent pas les hydrocarbures

L’élément clé réside dans l’exclusion des hydrocarbures du champ d’application des droits de douane. Le pétrole brut, le gaz naturel et certaines dérivés énergétiques ne sont pas concernés. Or, ces produits représentent plus de 80 % des exportations algériennes vers le marché américain. Ainsi, la taxation ne s’applique qu’à des biens industriels ou semi-finis, comme l’acier, le ciment, les engrais ou certains produits agroalimentaires. Le montant global exposé ne dépasserait pas 500 millions de dollars.

🇩🇿🇺🇲 La taxe douanière de 30% appliquée par l'administration Trump aux exportations algériennes vers les USA, ne concerne pas les hydrocarbures, c'est à dire 85% de ces exportations.
Les hydrocarbures dépendent d'un régime spécifique, qui n'est pas impacté par une telle mesure. pic.twitter.com/gxdX7Cv33w
— Springfield (@springfield_dz) July 10, 2025

Washington justifie ces droits par un objectif de rééquilibrage. Le déficit commercial américain vis-à-vis de l’Algérie atteignait 1,5 milliard de dollars en 2024, soit 59 % des échanges totaux. En invoquant le principe de réciprocité, l’administration Trump entend appliquer des tarifs équivalents à ceux perçus par ses partenaires. L’Algérie, avec des droits moyens de 59 % sur les produits américains, se retrouve ainsi pénalisée par une taxe ajustée à 30 % sur ses propres exportations.

Un impact très limité sur l'Algérie

Malgré la hausse des tarifs, les conséquences sur l’économie nationale sont contenues. Les produits visés représentent une faible proportion du PIB. Le secteur énergétique, vital pour l’économie nationale, demeure épargné. L’Algérie conserve par ailleurs un excédent commercial avec les États-Unis. Face à cette évolution, Alger pourrait être incitée à diversifier ses débouchés non pétroliers, tout en consolidant sa relation énergétique avec Washington.

Les droits de douane instaurés par les États-Unis visent principalement à envoyer un signal politique. Pour l’Algérie, les effets immédiats restent maîtrisés. La dépendance américaine vis-à-vis des hydrocarbures algériens limite la portée coercitive de ces mesures. À moyen terme, l’enjeu sera d’éviter toute concentration excessive sur un type d’exportation, et d’explorer de nouveaux leviers de résilience commerciale.

 

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