« Le feu est fixé », a déclaré à 16 heures la préfecture des Bouches-du-Rhône, soulignant que cela signifiait qu’il « n’évolue plus » mais pas que « les interventions sont terminées ».
Malgré la violence et la rapidité des flammes, aucune victime humaine n’était signalée mercredi matin. Une quarantaine de personnes ont été traitées par les secours, la plupart incommodées par les fumées, ainsi que 28 pompiers et 26 policiers, selon la préfecture. Côté bilan matériel, 70 maisons ont été « atteintes » et 10 totalement détruites.

Quelque 400 personnes au total ont été évacuées face à cet incendie, dont les 71 résidents d’un Ehpad aux Pennes-Mirabeau. Parmi elles, 250 personnes ont rejoint les différents centres d’hébergement selon les derniers chiffres de la préfecture en fin de matinée.

« Il n’y a plus de toit, c’est horrible »
De son côté, Joëlle Marrot, 78 ans, habitante du quartier de La Pelouque, à l’Estaque, vient tout juste de revenir à sa maison et elle « découvre les dégâts » : « Il y a un côté qui a brûlé », mais « je vois la maison qui est là (à côté), elle est toute brûlée, il n’y a plus de toit, c’est horrible », se désole-t-elle.
« Quand on a vu que le feu approchait, on a fait descendre ma belle-mère de 93 ans, chez mon frère, dans le bas de l’Estaque », raconte Dominique Russo, 59 ans, qui venait de finir de rénover la maison familiale.

À l’origine, « un véhicule » en feu sur l’autoroute A55
Jusqu’à 2h00, il a arrosé sa maison et son terrain en utilisant des seaux et en finissant avec l’eau du bassin des poissons rouges.
Résultat : le feu a seulement brûlé un volet et une fenêtre. Mais, à l’intérieur, le salon et les placards sont noirs de suie, le climatiseur fondu et le sol est jonché de verre.

« C’est un massacre (…), c’est allé super vite », déplore Thierry Heraud, premier riverain touché par l’incendie.
L’origine accidentelle du sinistre a été confirmée mercredi après-midi par le procureur de la République d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon. Le feu a été causé par « un véhicule qui s’est enflammé en roulant » sur l’autoroute A55, a-t-il insisté, pour démentir des rumeurs.

Autoroute rouverte, reprise des trains et des avions
Si le ciel est redevenu bleu mercredi et l’odeur de brûlé s’est enfin dissipée dans le centre de Marseille, les autorités craignent toujours une reprise des bourrasques de mistral.

Interrompu mardi après-midi, avec plus de 110 vols annulés, le trafic à l’aéroport d’Aix-Marseille Provence, le quatrième français en nombre de passagers, a repris. Les autoroutes autour de la deuxième ville de France ont rouvert, ainsi que la circulation des trains à grande vitesse.
Ces feux virulents en tout début d’été inquiètent, alors que le mois de juin a été le plus chaud jamais enregistré en Europe de l’Ouest, selon l’institut européen Copernicus. « Il y a tout lieu de penser qu’on va vers un été à haut risque », a averti mardi soir le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, à Marseille.