Le ministre des Ressources en eau et de l'Irrigation, Hani Sweilam, a rencontré jeudi 3 juillet plusieurs ambassadeurs récemment nommés à la tête de missions diplomatiques à l'étranger, pour discuter notamment du dossier du barrage éthiopien de la Renaissance, a affirmé un communiqué du Conseil des ministres.
Le ministre des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, qui a participé à la réunion, a souligné que ce dossier était intrinsèquement lié à la sécurité nationale de l’Egypte, et a mis l’accent sur l’importance de la coopération avec les partenaires internationaux dans les domaines de la lutte contre la pénurie en eau.
De son côté, Hani Sweilam a affirmé la détermination de l'Égypte à renforcer la coopération avec les pays africains, en particulier ceux du bassin du Nil, dans des projets hydrauliques et de développement, affirmant la détermination de l’Egypte de partager son expertise dans ces domaines avec ses voisins africains.
Il a fait référence au mécanisme de financement lancé par l’Egypte pour la mise en œuvre de projets de développement et d'infrastructures dans les pays en amont du fleuve.
Il a souligné les efforts égyptiens visant à combler le fossé entre les ressources et les besoins en eau, à travers la mise en œuvre de grands projets (New Delta, Bahr El Baqar, Al Mahsama) pour le traitement des eaux agricoles et le développement des systèmes d'irrigation et de gestion de l'eau.
Le ministre a également passé en revue le cours des négociations trilatérales entre l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie, ainsi que les points de désaccord fondamentaux qui les ont entachées.
Il a souligné l'engagement politique sincère de l'Égypte à parvenir à un accord juridique contraignant qui réalise les intérêts communs et préserve les droits des pays de l’aval.
Ces demandes ont été confrontées à un manque de volonté politique de la part de l’Ethiopie, accuse-t-il, réitérant le rejet catégorique des mesures unilatérales de la part de l’Ethiopie et sa politique du fait accompli, qu’il a qualifiée de « violation flagrante du droit international ».
Il a également dénoncé l’annonce par l’Ethiopie de l'achèvement de la construction du barrage malgré les réserves fondamentales exprimées par l'Égypte et le Soudan.
L'Éthiopie a annoncé jeudi 3 juillet l'achèvement de son barrage hydroélectrique controversé sur le Nil.
Cela reflète une approche éthiopienne basée sur l’hégémonie au détriment des principes de partenariat et de coopération, « ce que l'État égyptien ne permettra pas », a-t-il ajouté.
Les appels lancés par l’Ethiopie pour une reprise des négociations ne sont que « des tentatives visant à améliorer son image sur la scène internationale », estime encore le ministre.
Selon lui, le fait que les négociations se soient étalées sur plus de treize ans sans parvenir à un accord, montrent clairement l'absence de volonté politique chez les Ethiopiens ainsi qu’un manque de crédibilité et d’une intention réelle de transformer les paroles en engagements clairs et en actions concrètes sur le terrain.
« L'Égypte rejette catégoriquement que le développement en Éthiopie se fasse aux dépens des droits des pays de l’aval », insiste le ministre.