Le projet de loi proposé par le gouvernement permet de créer des programmes d'études équivalents au baccalauréat égyptien et impose des frais pour certains programmes.
La semaine passée, le gouvernement a soumis un projet de loi en matière d'éducation à la Chambre des représentants, suscitant une grande controverse au sein du Parlement et du public.
Parmi les 17 articles présentés pour amendement, trois précisément ont soulevé des débats.
Dans un premier article, le gouvernement souhaite autoriser au Premier ministre et au ministre de l'Éducation la création de programmes « équivalents » au baccalauréat général ou technique (technologique), homologués et donnant l’accès au second cycle.
Les deux autres articles imposent de nouveaux frais dans certains cas aux étudiants : pas plus de 1 000 livres égyptiennes pour les élèves dans l'enseignement secondaire technologique quand les redoublants souhaitant repasser des matières devront débourser entre 200 et 2000 livres.
« Ces amendements donneraient un contrôle total au pouvoir exécutif sur l'éducation, sans aucun garde-fou du parlement, et ce malgré sa nature très sensible », a dit le député du parti de la Justice, Abdel-Moneim Emam à Ahraminfo.
Et d'ajouter : « Le ministre aspire à obtenir une autorisation pour supprimer progressivement le système de la « Thanaweya Amma » (baccalauréat) et le remplacer par un système de baccalauréat sans contrôle strict. Cela inclurait également la possibilité de créer des programmes d'études parallèles et d'accorder des licences aux écoles privées sans avoir à retourner devant le Conseil ».
Selon lui, les articles qui imposent des frais aux élèves sont contraires à la Constitution égyptienne, où est explicitement stipulée – aux articles 19 et 21 – la gratuité de l'enseignement public.
La députée Irine Said, du parti de Réforme et Développement, a elle aussi rejeté ces amendements, avançant les mêmes arguments qu’Abdel-Moneim Emam. Au micro de Sada El Balad, la députée confirme que de tels changements du système de Thanaweya Amma ont un double impact négatif : ils créent une confusion et accordent trop peu de temps pour évaluer les modifications.
Un projet de loi similaire avait été présenté au Sénat pour consultation en 2021, prévoyant aussi l'imposition de frais aux redoublants, bien que rejeté avant même de passer au Conseil des députés.