Face à l'incertitude que traverse le monde, et plus particulièrement le Moyen-Orient, Azour a souligné que les programmes d'aide du FMI en Egypte et en Jordanie les ont considérablement aidées à se stabiliser face aux chocs externes.
« Il est manifeste que le secteur privé en Egypte recèle encore un potentiel de croissance considérable, qui nécessite le soutien du secteur public », a-t-il précisé.
Selon Azour, le secteur public devrait impérativement cesser d’être « un concurrent » pour aider efficacement le secteur privé. « C'est pourquoi le désinvestissement revêt une importance capitale pour l'Egypte », a-t-il révélé. Il est essentiel d'instaurer des conditions de concurrence équitables et de permettre au secteur privé d'attirer davantage d'investissements, tant nationaux qu'étrangers.
De plus, le directeur du département MENA a également souligné que l'adoption d'un système monétaire flexible en Egypte avait permis au pays de surmonter une période de 24 mois « très difficile » avec un impact limité sur la stabilité économique.
Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance de 4,3 % pour l'économie égyptienne au cours de l'année fiscale 2025-2026, selon un rapport du Fonds publié mardi 22 avril.
Résister aux chocs externes
Aussi, face à l'incertitude mondiale que traverse le monde, et plus particulièrement le Moyen-Orient, les programmes d'aide du FMI en Egypte et en Jordanie les ont considérablement aidées à se stabiliser face aux chocs externes. La Jordanie et l'Egypte ont notamment dû faire face aux répercussions de la guerre à Gaza, qui a affecté, par exemple, le tourisme en Jordanie et les revenus du canal de Suez en Egypte, a précisé Azour. « Et pourtant, lorsqu'on observe la performance de ces deux pays malgré ces chocs, on constate que leurs économies s'en sont relativement bien sorties », a-t-il ajouté.
Azour a conseillé à l’Egypte et à la Jordanie d’essayer de « rester vigilantes quant à ce qui a été accompli », faisant référence à la stabilité du taux de change et à la baisse des taux d’intérêt.
Il est à noter que la Banque Centrale Egyptienne (BCE) a réduit le taux d’intérêt de 2,25 % appliqué aux différentes formes d’épargne (dépôts, certificats et comptes) pour la première fois en plus de quatre ans, le jeudi 17 avril. Une décision marquante après une série de sept maintiens consécutifs des taux depuis novembre 2020, date à laquelle un léger assouplissement de 0,5 % avait été décidé.
Cependant, cette mesure reste insuffisante pour atteindre l'objectif d'inflation de la BCE, qui vise un taux de 7 % ( ± 2 points de pourcentage). Ainsi, le gouvernement prévoit de ramener l'inflation à son niveau cible d'ici le quatrième trimestre 2026.
Dans ce contexte, le directeur pour la région MENA a expliqué que la révision à la baisse des prévisions de croissance était due à la combinaison des vulnérabilités régionales, de la persistance de l'incertitude et de la situation du marché mondial.
Le FMI prévoit désormais une croissance de 2,6 % pour l'économie de la zone MENA en 2025, contre les 4 % initialement attendus en 2024.
Selon Azour, bien que le niveau élevé d'incertitude et la situation économique mondiale n'affectent pas directement les économies de la région MENA, ils pourraient engendrer des impacts indirects. Contrairement à la zone européenne, les droits de douane décidés par le président américain Donald Trump n'auront pas de répercussions directes sur la région MENA en raison de la faible intégration économique avec les États-Unis et de l'exemption du secteur énergétique, a-t-il précisé à l'AFP.