Le 43e anniversaire de la libération du Sinaï rappelle les efforts inlassables de l’armée et du gouvernement égyptiens pour sécuriser et développer la péninsule. Efforts qui ont réussi à redessiner l’avenir de cette région stratégique.
La sécurité et la reconstruction ensemble. C’est le slogan brandi par l’Etat cette année pour célébrer le 43e anniversaire de la libération du Sinaï. Cet anniversaire, qui survient chaque année le 25 avril, réveille dans l’esprit des Egyptiens les sacrifices énormes qui ont été faits pour réaliser les plus grandes victoires après la récupération du territoire occupé suite à des années de ténacité et de lutte.
Aujourd’hui, le Sinaï n’est pas seulement le symbole de la gloire et de la sécurité assurée mais également celui du développement. En effet, les Forces armées déploient des efforts continus pour renforcer le contrôle de la sécurité afin de maintenir la sécurité nationale et contribuent également à la mise en oeuvre de projets d’infrastructure permettant de relier le Sinaï au reste de la République, de réaliser un développement intégral en lançant des mégaprojets dans les domaines de l’agriculture, de l’industrie et du tourisme, d’établir de nouvelles communautés urbaines pour faire face à l’augmentation de la population et d’offrir des opportunités d’emploi aux jeunes.
Après sa libération, le Sinaï a toujours traversé des épreuves difficiles, raison pour laquelle le gouvernement, sous les directives du président Abdel Fattah Al- Sissi, a vu à juste titre que l’arme la plus importante pour préserver le Sinaï et le défendre est le développement de cette partie précieuse de la patrie. Cette mission charnière a commencé en 2014, lorsque le président a ordonné la mise en oeuvre du plus grand plan de développement dans le Sinaï, considérant qu’il s’agit d’une question de sécurité nationale. Un plan qui se poursuit depuis plus de 10 ans et qui s’étend chaque année. Les investissements publics dans le Sinaï ont été multipliés par près de 10 pour atteindre 58,8 milliards de L.E. au cours de la dernière année fiscale, contre 5,9 milliards de L.E. en 2013, tandis que le montant total dépensé pour les projets de développement dans le Sinaï, selon les statistiques du gouvernement, a atteint 1 200 milliards de L.E.
Projets de développement ambitieux
Selon un rapport du ministère de la Planification, du Développement économique et de la Coopération internationale publié en février 2025, l’Egypte a intensifié ses efforts pour développer les gouvernorats du Nord et du Sud-Sinaï en lançant des investissements d’environ 40 milliards de L.E. au cours de l’année fiscale 2024-2025. Ces projets comprennent la création de 5 communautés de développement et de 13 communautés agricoles au Nord-Sinaï et la mise en place d’un réseau public d’irrigation pour irriguer 11 000 feddans dans la région de Bir Al-Abd. Concernant le Sud-Sinaï, le plan prévoit le développement du tunnel de Taba et le réaménagement de la route Noweiba-Negev (Wadi Watir), ainsi que la création de 15 communautés agricoles.
Au Nord-Sinaï, le plan de développement, d’une durée de 5 ans, prévoit des investissements d’environ 363 milliards de L.E. et comprend la mise en oeuvre de 302 projets dans différentes régions du gouvernorat (Rafah, Al-Arich, Cheikh Zoweid, Bir Al-Abd, Al-Hasna, Nakhla), visant à améliorer le niveau de vie des habitants du Nord-Sinaï, à établir de nouvelles communautés agricoles, urbaines, industrielles et touristiques et à créer un environnement attractif pour l’investissement dans cette région prometteuse.
La ligne rouge du Sinaï
L’anniversaire de la libération du Sinaï coïncide également cette année avec la guerre israélienne contre la bande de Gaza qui, depuis son déclenchement, a attiré l’attention du monde sur le Sinaï, tantôt en raison de l’importance stratégique du passage de Rafah, source essentielle de l’acheminement des aides vers Gaza, tantôt en raison des déclarations des responsables israéliens visant à déplacer les habitants de Gaza vers le Sinaï. Tous les Egyptiens, gouvernement et peuple, ont levé la voix il y a 43 ans pour dire que la souveraineté du Sinaï est une ligne rouge. Ces mêmes voix se lèvent aujourd’hui à nouveau avec la même fermeté et la même détermination, rejetant le plan de déplacement des Palestiniens de Gaza vers le Sinaï, dans une scène historique qui a gâché le plan de déplacement Trump-Netanyahu.
Le développement, une arme stratégique
Nasser Salem, expert militaire et conseiller auprès de l’Académie Nasser, affirme que « face aux défis sécuritaires et géographiques auxquels est confrontée la péninsule du Sinaï, le rôle des Forces armées égyptiennes est apparu comme un facteur décisif non seulement dans le maintien de la sécurité, mais aussi dans la conduite des efforts de développement globaux qui redessinent l’avenir de cette région stratégique ».
Salem fait remarquer que l’Etat égyptien a travaillé sur deux voies parallèles, à savoir la lutte contre le terrorisme dans le Sinaï et la sécurisation de cette région, tout en lançant un processus de développement global, car sans sécurité, il n’est possible ni d’attirer des investissements ni de construire des communautés stables, ce dont l’Etat égyptien s’est clairement rendu compte.
L’Etat égyptien a construit un réseau routier moderne, notamment l’axe central Al-Arich-Taba, qui facilite le commerce et le tourisme et relie le Sinaï à la vallée et au delta, ainsi que de nouvelles villes, comme la Nouvelle Bir Al-Abd et la Nouvelle Rafah, afin de fournir des logements décents à la population, réduire la densité autour du Caire et intégrer des milliers d’hectares aux projets agricoles, a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Cet élargissement dans les villes côtières du Sinaï a pour objectif non seulement de développer cette région stratégique, mais surtout de relier à travers ce développement le Sinaï au coeur de la patrie. Il n’est plus question que cette région se sente négligée ou marginalisée ».
Salem explique que les efforts des Forces armées ne se limitent pas à la reconstruction, mais s’étendent à des programmes de formation et d’emploi pour les jeunes du Sinaï dans le cadre de projets en cours, tels que le travail dans les fermes ou les usines, réduisant ainsi le chômage et offrant une vie décente.
« Le développement est l’arme qui permet de garantir que le terrorisme ne revienne pas, ainsi que d’augmenter la population du Sinaï. L’Etat vise à travers le plan 2030 à augmenter la population de la péninsule à 2 millions d’habitants, et en 2050 à 10 millions, objectif qui sera réalisé grâce au développement », affirme Salem. Et de conclure : « La sécurité et le développement sont les deux faces d’une même pièce. Les résultats visibles aujourd’hui sur le terrain confirment que le Sinaï avance vers un avenir meilleur et est témoin d’une transformation historique grâce à de véritables projets de développement qui en font la porte économique de l’Egypte à l’avenir ».
Le Sinaï, de la guerre à la paix
1967 : Occupation du Sinaï.
6 octobre 1973 : Guerre de libération.
23 octobre 1973 : Cessez-le-feu.
26 mars 1979 : Accords de Camp David.
26 mai 1979 : Drapeau égyptien hissé sur Al-Arich.
26 juillet 1979 : Retrait israélien de 6 000 km.
19 novembre 1979 : Libération de Sainte-Catherine et de Wadi Al-Tor.
25 avril 1982 : Drapeau égyptien hissé sur le Sinaï, à l’exception de Taba.
19 mars 1989 : L’Egypte récupère Taba.