Panafricaine.info
Image default
Investigations

Le Procès du 28 Septembre : L’ONU Appelle à Annuler la Grâce Accordée à Dadis Camara

Le 1er avril 2025, les Nations Unies ont exprimé de vives inquiétudes concernant la grâce présidentielle accordée à Moussa Dadis Camara, ancien chef de la junte militaire en Guinée, condamné à 20 ans de prison pour son rôle dans le massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry. Cette décision, prise par les autorités de la transition, a suscité une condamnation immédiate de la part de la communauté internationale et des défenseurs des droits de l’homme.

Seif Magango, porte-parole du Haut-commissariat aux droits de l’homme de l'ONU, a déclaré que cette grâce soulève "de graves préoccupations quant au respect du droit à un procès équitable et de l’État de droit". Selon les Nations Unies, la décision de libérer Dadis Camara va à l'encontre des droits des victimes, qui, selon les principes internationaux, doivent avoir accès à des recours effectifs. L’ONU appelle donc à l'annulation de cette grâce, estimant que celle-ci compromet non seulement les procédures judiciaires nationales, mais aussi la lutte contre l'impunité, un principe fondamental des droits humains.

En 2022, Moussa Dadis Camara avait été reconnu coupable de crimes contre l’humanité pour sa responsabilité dans le massacre du 28 septembre 2009, où au moins 150 personnes avaient été tuées et des centaines de femmes violées par les forces de sécurité sous son commandement. Ce massacre, survenu lors d’une manifestation contre la candidature de Dadis Camara à la présidence, reste l'une des pages les plus sombres de l’histoire récente de la Guinée.

La grâce accordée à l’ancien chef de la junte fait partie d'un ensemble de mesures prises par la transition actuelle, qui pourrait chercher à favoriser une réconciliation nationale après des années de conflits et de violences. Cependant, cette démarche soulève un dilemme crucial : peut-on véritablement avancer vers la réconciliation sans rendre justice aux victimes de crimes aussi graves ?

Les défenseurs des droits humains soulignent que la justice doit primer pour garantir que de tels actes ne restent pas impunis. "La réconciliation ne doit pas signifier l’oubli des atrocités commises", a réagi un représentant d’une organisation de défense des droits humains. Pour beaucoup, cette grâce pourrait renforcer l’idée que les responsables de crimes de guerre ou contre l’humanité peuvent échapper à la justice, ce qui envoie un message inquiétant à la société.

 

Les autorités guinéennes, de leur côté, n’ont pas encore réagi à l’appel des Nations Unies. Toutefois, cette décision met en lumière les tensions entre les priorités politiques internes et les exigences de la communauté internationale en matière de justice.

 

La situation demeure délicate et pourrait avoir des répercussions sur l'image de la Guinée à l'international, notamment concernant son engagement à respecter les principes des droits humains. L’avenir de ce dossier dépendra de la manière dont les autorités guinéennes répondront à ces pressions et des choix qu’elles feront pour garantir que la justice soit rendue aux victimes de ce massacre.

Alors que les victimes et leurs familles attendent toujours que justice leur soit rendue, cette décision de grâce présidentielle pourrait bien redéfinir le paysage politique et judiciaire de la Guinée, avec des implications pour la crédibilité de la transition actuelle.

Les Articles Récents

Leave a Comment

En utilisant ce formulaire, vous acceptez le stockage et le traitement de vos données par ce site Web.

Leave a review

    Ce site utilise des cookies Accept Continuer

    You cannot copy content of this page