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Santé

James Harrison, « l’homme au bras d’or » qui a sauvé 2,4 millions de bébés grâce à son sang « magique », est décédé

C’est l’histoire d’un homme au bras d’or. Un super-héros, un vrai, pas de ceux qui s’agitent en collants sur grand écran, mais de ceux qui sauvent des vies en silence, sans explosions ni gadgets, juste avec un bras tendu et une aiguille plantée dans la veine. Un super-héros, parti sur la pointe des pieds, sans fracas, dont la disparition aurait pu passer inaperçue.

 

James Harrison, légende australienne du don de sang, s’est éteint le 17 février dernier à l’âge de 88 ans, après avoir sauvé plus de 2,4 millions de bébés. Un record d’altruisme qui ridiculiserait n’importe quel palmarès de justiciers masqués.

 

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Tout commence en 1951, lorsqu’un adolescent de 14 ans frôle la mort. Une lourde opération thoracique le cloue au lit pendant des mois. Treize litres de sang lui sont transfusés. Ce jour-là, James Harrison ne gagne ni cape, ni superpouvoirs, mais une dette de vie. À 18 ans, sitôt atteint l’âge requis, il entre dans une salle de don et n’en ressortira, symboliquement, que 1173 dons plus tard.

 

Mais ce qui fait de lui une légende, ce n’est pas seulement sa régularité de métronome. C’est la singularité de son plasma. Car Harrison n’a pas qu’un bras d’or, il a surtout un sang miraculeux, porteur de cet anticorps rare, l’Anti-D, capable de neutraliser l’incompatibilité Rhésus ou la maladie hémolytique du nouveau-né (MHNN).

 

Cette affection, qui transforme une grossesse en menace mortelle, condamnait jadis un bébé sur deux à une issue tragique. Grâce à James Harrison et à la thérapie qui découlera de ses dons, des générations entières d’enfants australiens, et bien au-delà, ont échappé à ce funeste destin.

Donneur de sang modèle

À raison d’un don toutes les deux semaines, ce héros de laboratoire a tenu son engagement jusqu’en 2018, année où la loi lui a retiré son costume de justicier du plasma, jugé trop âgé pour continuer à donner. Mais la relève tarde. L’Anti-D ne se fabrique pas en laboratoire, et les volontaires capables d’en produire naturellement se comptent sur les doigts d’une main.

 

James Harrison, lui, ne s’est jamais pris pour un sauveur. Il disait juste que "ça ne faisait pas mal et que la vie que vous sauvez pourrait être la vôtre". Un credo simple, modeste, mais d’une puissance inégalée.

 

Aujourd’hui, alors que le sang continue de couler à flots sur les écrans dans les éternels reboots de franchises hollywoodiennes, le précieux liquide rouge manque cruellement dans les hôpitaux. Le "James dans un bocal", ce sérum synthétique qu’espèrent mettre au point les chercheurs à partir de ses échantillons, n’est encore qu’un Graal inatteignable.

 

Harrison s’en est allé, laissant derrière lui une armée de bébés devenus adultes, porteurs d’un héritage invisible mais ô combien vital. Son sang, son vrai pouvoir, coule encore dans leurs veines. L’homme au bras d’or n’est plus, mais son œuvre, elle, est immortelle.

 

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