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LE MONDE

« Kamalamania »: pourquoi Kamala Harris a toutes ses chances de gagner l’élection américaine

Michelle et Barack Obama ont fait chavirer mardi 20 août la convention démocrate en saluant "l'espoir" retrouvé avec Kamala Harris. "L'espoir est de retour" a lancé l'ancienne First Lady, toujours immensément populaire, comme son mari, dans le parti.

Aux États-Unis, Kamala Harris s’apprête à devenir officiellement la candidate des démocrates… Mais pourquoi est-ce qu’elle a de vraies chances de gagner la présidentielle le 5 novembre prochain?

Cela tient peut-être en un mot: la “Kamalamania”. Vous me direz que ça sonne comme un effet de mode. Sauf qu’en l’espace d’un mois, Kamala Harris a réussi à renverser la situation. Digne d’un scénario de blockbuster américain. Avant le renoncement de Joe Biden, on promettait déjà la victoire à Donald Trump. C’était sans compter sur cette vice-présidente jusque-là restée dans l’ombre de son chef. Loyale, jusqu’au bout.

Depuis qu’elle a repris le flambeau, Kamala Harris a rallumé la flamme de la campagne de son camp. La Convention des démocrates en ce moment à Chicago en est une démonstration. Ses soutiens se succèdent pour l’acclamer. Cette nuit, c’est le couple Obama qui a électrisé le parterre de 50.000 militants.

Une candidate qui déstabilise Donald Trump

Il faut dire Hélène qu’elle a déstabilisé Donald Trump. Kamala Harris a privé le candidat républicain de son adversaire favori. Les arguments étaient déjà tout trouvés. L’âge de Joe Biden, 81 ans. Sleepy Joe, disait Trump. Ses moments d’absence, voire de démence. Mais voilà, la nouvelle adversaire de Trump est une femme… de 19 ans de moins que lui. Adulée par une partie de la jeunesse américaine, qui manie habilement les réseaux sociaux.

Donald Trump en perd le sens de la formule. Ses attaques se résument à des attaques personnelles, racistes. C’est désormais elle, épaulée par son colistier, Tim Walz, le gouverneur du Minnesota, qui trouve la bonne formule. Le duo qualifie Donald Trump de “weird”: louche, bizarre, une façon de le renvoyer à ses discours, ses positions.

Feu vert

Et ça paye: dans les sondages, au niveau national, Kamala Harris commence à dépasser son concurrent. Ça donne une tendance, même si avec le système de scrutin américain, il faut prendre les sondages avec des pincettes. Mais surtout, elle le challenge dans ce que l’on appelle “les swing states”, les États-clés/pivots, ceux qui font la différence. Kamala Harris a rattrapé le retard en Arizona, dans le Nevada, en Caroline du Nord. Elle tient tête à Trump en Géorgie.

Et elle le devance carrément en Pennsylvanie, dans le Wisconsin et le Michigan. Cette “hype” Kamala, ça paye aussi sur le plan financier. Son entrée en campagne a permis de lever 310 millions de dollars le mois dernier. Le camp trumpiste plafonne à 139 millions.

Un parcours inspirant

Kamala Harris, c’est aussi une personnalité, un parcours. Celui d’une métisse, fille d’une mère indienne, d’un père jamaïcain. Elle est la première femme noire devenue procureure de San Francisco. Avant de devenir sénatrice de Californie. Un parcours qu’elle a forgé depuis la prestigieuse université afro-américaine d’Howard.

C’est là qu’elle intègre Alpha Kappa Alpha, une sororité, une de ces organisations étudiantes que l’on trouve sur les campus américains. Kamala Harris est très fière d’appartenir à ce réseau, connu pour accompagner les femmes noires qui veulent s’engager. Elle posera même en Une du magazine Vogue aux couleurs de ce club.

Et puis, elle déroule un programme, notamment en faveur du pouvoir d’achat. Elle se pose en candidate des classes moyennes. Avec une série de mesures qui poussent d’ailleurs Donald Trump à la qualifier de “dangereuse communiste”. En matière de logement d’abord. Kamala Harris veut aider les foyers à accéder à la propriété.

Elle propose des incitations fiscales aux promoteurs qui construisent des logements à prix abordables… Elle promet surtout la construction de 3 millions de logements sur les quatre prochaines années. Une autre mesure de Kamala Harris fait beaucoup parler: le contrôle des prix. Dans les supermarchés, pour les produits de première nécessité, pour les médicaments aussi. La candidate veut sanctionner plus facilement les entreprises qui augmenteraient trop vite les étiquettes. Ses promesses fiscales sont tout de même estimées à 1700 milliards de dollars.

Et au-delà de son programme économique ?

Son cheval de bataille, c'est le droit à l’avortement. Kamala Harris fait ardemment campagne pour garantir à nouveau l’accès à l’IVG aux États-Unis, ce qui n’est plus le cas dans tout le pays depuis 2022. Elle fait aussi de l’écologie et de la défense des minorités des questions centrales. Désormais, la candidate est attendue sur les questions internationales.

Encore frileuse sur la guerre au Proche-Orient, elle devrait tenter de se démarquer subtilement d’un Joe Biden jugé trop pro-Israël. Son programme, ses promesses… Kamala Harris aura l’occasion de les dérouler jeudi dans son discours de clôture de la Convention des démocrates. Sans oublier son débat télévisé avec Trump, ce sera le 1ᵉʳ octobre sur CBS.

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