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Investigations

Algérie : en affirmant à propos de Gaza que «l’armée est prête», le président Tebboune déclenche un tollé

À Alger

Au Yémen, les Houthis, par la voix d'un haut responsable politique, se sont déclarés prêts à « soutenir» l'Algérie pour « ouvrir de nouveaux fronts » à Gaza. En Israël, les propos du président Tebboune ont été perçus comme « une menace », a affirmé le journal Yedioth Ahronoth.

Alors que la campagne pour l'élection présidentielle algérienne du 7 septembre se dissolvait dans la chaleur de l'été, une vidéo devenue virale a fait dérailler médias et réseaux sociaux. Sur les images, on y voit Abdelmadjid Tebboune, actuel chef de l'État et candidat à sa succession, lors d'un meeting à Constantine (à l'est de l’Algérie), dimanche 18 août, déclarer : « Nous n'abandonnerons pas la Palestine en général, Gaza en particulier. Et je jure par Dieu tout-puissant, s'ils (les Égyptiens, NDLR) nous aident et nous ouvrent les frontières entre l'Égypte et Gaza, on a plein de choses à faire. »

«Construire en vingt jours trois hôpitaux»

Au milieu des acclamations et des applaudissements, il poursuit : « J'ai promis. Et l'armée est prête. Dès qu'ils ouvrent les frontières, et qu'ils acceptent que nos camions… » La vidéo, coupée, s'arrête là. Il n'en fallait pas plus pour que ces quelques phrases provoquent la polémique. Entre insultes et moqueries, depuis Israël, l'Égypte ou encore le Maroc, le président sortant a été accusé de vouloir intervenir militairement dans la bande de Gaza et de vouloir attaquer Israël.

En réalité, Abdemadjid Tebboune évoquait une aide humanitaire et l'entrée des camions militaires « pour construire en vingt jours trois hôpitaux ». Le président promettait ensuite « d'envoyer des centaines de médecins » et « d'aider à reconstruire ce qui a été détruit par les sionistes ». Des internautes égyptiens ont vivement réagi en rappelant qu'il était impossible d'ouvrir les frontières car cela signifierait une « reconnaissance de l'occupation » israélienne, ont demandé s'il ne « valait pas mieux construire des hôpitaux en Algérie » et ont dénoncé une « exploitation de la question palestinienne dans la campagne électorale ». Pour exprimer son « soutien inconditionnel à la cause palestinienne », l'Algérie envoie régulièrement de l'aide humanitaire. En mars, 150 tonnes d'aides ont été expédiées dans la bande de Gaza.

En Algérie, Abderrezak Makri, ancien leader du MPS (islamistes), a invité le chef de l'État à « prendre des décisions qui ne nécessitent pas l'ouverture des frontières », comme un soutien à la résistance palestinienne en armes, en capacités technologiques et en argent, ou encore en permettant à la société civile de récolter des fonds ou d'organiser des marches populaires. « L'Algérie n'a jamais caché le rôle de sa flotte aérienne militaire dans les missions humanitaires et le transport de l'aide humanitaire dans diverses régions du monde par solidarité humaine », a défendu le quotidien algérien arabophone El Khabar en rappelant que le président avait décidé, le même jour, d'envoyer au Liban, en proie à de graves coupures de courant, du fioul pour le fonctionnement des centrales électriques.

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