La journaliste italienne Giulia Cortese a été condamnée, vendredi 19 juillet, à verser 5 000 € de dommages et intérêts à la cheffe du gouvernement italien, qu’elle avait qualifiée de « petite femme » dans un message sur Facebook.
« Tu ne me fais pas peur. En plus, tu fais 1,20 mètre. » À cause de ce commentaire publié sur Facebook, qui vise la Première ministre italienne Giorgia Meloni, une journaliste a été condamnée à verser 5 000 € de dommages et intérêts à la dirigeante pour diffamation, rapporte l’Agence France-Presse (AFP) vendredi 19 juillet 2024.
Giulia Cortese, qui est pigiste en Italie, avait qualifié Giorgia Meloni de « petite femme » dans ce message posté en octobre 2021. Selon le quotidien romain Il Messaggero, la femme politique mesure 1,63 m. Ce commentaire était une réponse à l’annonce par Giorgia Meloni, sur Facebook, qu’elle poursuivait Giulia Cortese pour avoir publié une photo falsifiée d’elle, assise devant une photographie du leader fasciste Benito Mussolini. La Première ministre, cheffe du parti post-fasciste Fratelli d’Italia, était à l’époque dans l’opposition.
« Un sérieux problème avec la liberté d’expression »
Les poursuites concernant la comparaison avec Mussolini n’ont en revanche pas abouti, car elles ne constituent pas un délit, a précisé Giulia Cortese vendredi à l’AFP
« Le gouvernement italien a un sérieux problème avec la liberté d’expression et la dissidence journalistique », a commenté la journaliste sur X. « Ce pays semble se rapprocher de la Hongrie de [Viktor] Orban : ce sont des temps difficiles pour les journalistes indépendants et les leaders d’opinion », a-t-elle ajouté.
D’autres journalistes poursuivis
Ce n’est pas la première fois que Giorgia Meloni, qui a pris ses fonctions en octobre 2022, attaque des journalistes en justice. Dans l’affaire la plus médiatisée, elle a poursuivi avec succès le journaliste et écrivain Roberto Saviano pour diffamation.
En décembre 2020, l’auteur du livre à succès Gomorra, sur la mafia de Naples, l’avait traitée de « bâtarde » à la télévision nationale en raison de sa ligne dure sur les migrants. En octobre 2023, un tribunal lui a infligé une amende avec sursis de 1 000 €, alors que Giorgia Meloni avait demandé 75 000 € de dommages et intérêts.
En 2021, la Première ministre a également poursuivi deux journalistes du quotidien Domani pour un article affirmant qu’elle aurait tenté d’utiliser son influence afin d’obtenir, pour le compte d’un membre de son parti, la fourniture de masques anti-Covid par le système de santé italien.