Protectrice de sa vie privée et de sa famille, Victoria Starmer n’apparaît pas souvent devant les photographes. L’épouse du nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer entend bien poursuivre son travail au sein du service public de santé.
Les Britanniques ont découvert vendredi le visage de la juriste de 50 ans mariée depuis plus de 20 ans au leader du parti « Labour ». Victoria Starmer n’a jamais donné d’interview et ses apparitions publiques se font au compte-gouttes : avec son mari au bureau de vote les jours d’élections, dans la tribune d’honneur du tournoi de tennis de Wimbledon ou au palais de Buckingham pour des dîners et réceptions officielles.
La juriste et l’avocat
Élevée dans le nord de Londres, Victoria Starmer, née Alexander, est la fille d’un père comptable d’origine juive polonaise et d’une mère médecin. Elle étudie le droit à l’université de Cardiff où elle dirige le syndicat étudiant. Engagée en politique, elle milite au Labour de la période Tony Blair. Elle a travaillé comme juriste dans un cabinet d’avocats avant de rejoindre il y a plusieurs années le National Health Service (NHS).
Le nouveau Premier ministre a plusieurs fois raconté leur rencontre. Alors qu’il était avocat, Victoria était chargée de lui fournir des documents et il l’avait appelée au téléphone pour vérifier le sérieux de son travail, d’une manière apparemment peu aimable puisqu’elle avait déclaré juste avant de raccrocher : « Mais pour qui se prend-il ? »
Le couple se marie en 2007 et a deux enfants, désormais adolescents, un garçon de 16 ans prénommé Toby et une fille de 13 ans dont le prénom n’a jamais été rendu public. Ils vivent dans le quartier de Kentish Town, dans la circonscription du Nord de Londres où est élu Keir Starmer.
Un atout pour son mari
Keir Starmer n’est jamais avare de compliments pour « Vic », la disant dans un entretien à Vogue en début d’année « très impertinente » et « les pieds sur terre ». Considérée par beaucoup de conseillers du chef du Labour comme un atout pour son époux, cette amatrice de courses de chevaux est pourtant restée à bonne distance des médias durant la campagne électorale. Keir Starmer affirme qu’elle souhaitait prioriser leur fils qui passait cette année ses examens de fin de lycée. Si le Premier ministre se dit non croyant, Victoria s’efforce de transmettre la tradition juive à leurs enfants, en fréquentant avec eux la synagogue et en organisant des dîners de shabbat le vendredi soir.
Elle n’a pu empêcher la presse de mentionner en juin son témoignage devant un tribunal lors du procès de trois militants pro palestiniens. Ils étaient accusés d’avoir manifesté devant le domicile des Starmer pour protester contre la position du chef du Labour sur le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza. « Je ne suis pas sentie bien, pour être honnête. J’étais inquiète et mal à l’aise », a-t-elle affirmé.
Une première dame travailleuse
Victoria Starmer détonne au milieu des anciennes épouses de premiers ministres car rares sont les premières dames à continuer de travailler après l’élection de leur époux. Elle sera probablement sujette à moins d’attaque que Carrie Johnson, toujours aux côtés de Boris et surnommée « Carrie Antoinette » par ses détracteurs. Il ne faut pas non plus s’attendre à un tempérament similaire à celui de Cherie Blair, une brillante avocate mais dont certaines déclarations intempestives ont parfois mis Tony Blair dans l’embarras. Mais sera-t-elle aussi effacée que le mari de Margaret Thatcher, dont le mantra était : « Toujours présent, jamais là » ?
Keir et Victoria Starmer entendent en tout cas « protéger fermement » leurs enfants de la lumière médiatique à venir, a rappelé ce dernier juste avant l’élection.