Aux Niger, les troupes américaines ont commencé à se retirer des bases stratégiques d’Agadez, Ouallam et Diffa. Ce mouvement concerne environ 1 100 militaires américains qui sont en train de se réinstaller à la base d’escadron de l’aéroport international de Niamey en vue de leur rapatriement aux États-Unis. Ce retrait fait suite à la signature d’un accord entre les deux nations le 19 mai dernier, marquant ainsi une nouvelle phase dans les relations bilatérales.
Le Général Kenneth P. Ekman, responsable des troupes américaines au Niger, a précisé que sur les 946 membres du personnel américain présents, plus de 269 et plusieurs tonnes de matériel ont déjà quitté le Niger. Un vol du C-17 Globe Master III de l'Armée de l'Air Américaine, effectué le 7 juin depuis la Base Aérienne 101 de Niamey, a symbolisé le début de ce rapatriement conforme aux termes de l'accord de mai 2024.
Le retrait des forces américaines fait suite aux exigences de Niamey, et Washington a accepté en avril dernier de retirer ses troupes déployées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme djihadiste. Les États-Unis disposent au Niger d'une base majeure de drones près d'Agadez, construite à hauteur de 100 millions de dollars, illustrant l'importance stratégique de cette présence pour les opérations de surveillance et de contre-terrorisme dans la région.
Le Colonel-Major Mamane Sani Kiaou, président du Comité de désengagement USA Niger, a souligné les efforts communs consentis par les forces nigériennes et américaines dans la lutte contre le terrorisme. Il a également exprimé la reconnaissance mutuelle des deux gouvernements pour le renforcement des capacités des Forces Armées Nigériennes, tout en affirmant leur engagement commun à poursuivre la coopération dans des domaines d'intérêt partagé.
Ce retrait des forces américaines s’inscrit dans un contexte plus large de redéfinition des relations entre le Niger et les puissances étrangères. En mars dernier, les relations entre Niamey et Washington se sont tendues après une visite controversée d'une délégation américaine. Le gouvernement nigérien a notamment rapporté des menaces de sanctions de la part de la secrétaire d'État adjointe aux Affaires africaines des États-Unis, en lien avec les transactions potentielles d'uranium avec l'Iran.
Ce départ des troupes américaines vient s’ajouter à celui des forces françaises, marquant ainsi un tournant significatif dans la stratégie militaire et diplomatique du Niger vis-à-vis de ses partenaires internationaux.
