Depuis l’étranger, Nourredin Bongo conteste le procès par contumace ouvert à Libreville.
La session criminelle spécialisée de l’année judiciaire 2024-2025 s’est ouverte lundi au Palais de justice de Libreville, dans le cadre du procès visant Nourredin Bongo Valentin et sa mère, Sylvia Aimée Valentin, accusés de détournement de fonds publics et d’enrichissement illicite.
Sur le réseau social X (ex-Twitter), Nourredin Bongo Valentin a vivement réagi à l’ouverture de son procès par contumace, dénonçant une procédure qu’il qualifie de « mascarade ». « Je n’ai jamais perçu de bonus pétroliers. Que l’on me montre dans quel compte ? Quelle ligne ? Combien ? Vous me jugez par contumace : ni les témoins ni les avocats ne sont entendus, quelle mascarade ! », a-t-il écrit. Il a ajouté que « lorsqu’on vous torture, vous donnez tout. Mais pour eux, ce n’était pas assez, donc ils ont continué à me torturer pour cela ».
La session, présidée par Jean Maixent Essa Assoumou, président de la Cour spéciale criminelle, s’est déroulée en présence du procureur général, Dr Eddy Minang. Douze personnes étaient appelées à comparaître, mais trois étaient absentes : Sylvia Bongo et Nourredine Bongo, tous deux hors du pays, ainsi que Mohamed Aliou Saliou, excusé pour raisons médicales.
Conformément à l’article 257 du Code de procédure pénale, la Cour a décidé de poursuivre le procès par contumace, permettant de juger les accusés absents sans jury, par les seuls magistrats professionnels.
Cette affaire s’inscrit dans le cadre de la campagne nationale de moralisation de la vie publique lancée après la chute du régime d’Ali Bongo en août 2023. Plusieurs anciens dignitaires, ministres et hauts fonctionnaires sont poursuivis pour corruption, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics.
Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) souligne que ces procédures visent à renforcer la transparence dans la gestion des ressources publiques et à tourner la page des pratiques jugées opaques de l’ancien régime.
En mai dernier, le président angolais João Lourenço, alors médiateur de l’Union africaine, avait facilité la libération d’Ali Bongo et de sa famille, transférés à Luanda.


