Le président béninois Patrice Talon a prononcé mardi son dixième et ultime message annuel sur l’état de la Nation devant l’Assemblée nationale à Porto-Novo, conformément aux dispositions de l’article 72 de la Constitution.
Dans son allocution, le chef de l’État béninois a brossé un tableau qu’il estime globalement encourageant de la situation du pays, 65 ans après son accession à l’indépendance. Il a particulièrement insisté sur la consolidation de l’unité nationale, l’absence de tensions ethniques ou confessionnelles significatives et le maintien de l’intégrité territoriale, malgré les défis sécuritaires aux frontières.
« Les fondamentaux constitutifs de la Nation sont bien préservés, voire renforcés », a affirmé M. Talon, considérant que le Bénin a amorcé depuis près d’une décennie une transformation profonde, observable à travers l’évolution des mentalités et l’adhésion aux réformes structurelles.
Le locataire du palais de la Marina a présenté comme acquis majeur de la dernière décennie l’avènement d’une nouvelle culture politique axée sur la responsabilité, la compétence et le sens du devoir, rompant avec une approche purement partisane de la conquête du pouvoir. À ses yeux, la démocratie béninoise constitue désormais un instrument de développement et de prospérité, plutôt qu’un facteur de déstabilisation.
S’agissant de la réforme du système partisan et institutionnel, Patrice Talon a admis l’existence de résistances et d’incompréhensions, tout en réitérant l’impératif de mener à terme la refonte du modèle politique pour garantir un développement durable.
Hommage aux forces de sécurité après la tentative de putsch
Le président a également rendu un vibrant hommage aux Forces de défense et de sécurité (FDS) pour leur loyauté et leur réactivité lors des événements du 7 décembre 2025, en référence à la tentative avortée de coup d’État orchestrée par le lieutenant-colonel Pascal Tigri, officier de la Garde républicaine.
M. Talon a exprimé sa gratitude aux institutions républicaines et à la population pour leur attachement à l’ordre constitutionnel, rendant également hommage aux victimes de cet épisode. « Les grandes nations ne sont pas celles qui ne sont jamais éprouvées, mais celles qui savent faire face aux épreuves avec efficacité », a-t-il déclaré, y voyant une preuve de la maturité grandissante de la Nation.
Présidentielle d’avril dans un contexte politique remanié
En perspective de l’élection présidentielle d’avril prochain et du renouvellement des institutions, le président sortant a voulu se montrer apaisant, exhortant les Béninois à la confiance et à la sérénité. Il a affirmé que le pays avait désormais « trouvé son chemin » et que le développement ainsi que le bien-être collectif sont « à portée de main ».
Ce scrutin se tiendra néanmoins dans un contexte marqué par l’absence du principal parti d’opposition. Les Démocrates, formation dirigée par l’ancien chef de l’État Boni Yayi, ne participeront pas à la présidentielle faute d’avoir réuni le nombre de parrainages exigés par la législation électorale en vigueur.
Admettant n’avoir « pas tout réussi », le dirigeant béninois s’est toutefois dit persuadé que des progrès significatifs ont été réalisés durant ses deux mandats.
